La fabrication du verre
La fabrication de grande plaques de verre coloré au moyen d’oxydes métalliques n’est pas sans difficultés. Le savoir concernant les recettes datant du temps des cathédrales gothiques avec leurs grandes verrières colorées, comme à Chartres par ex., est depuis longtemps perdu, ou n’a été secrètement transmis que dans quelques verreries. A cela s’ajoute la difficulté de trouver quelle qualité une matière première doit avoir pour correspondre à un effet thérapeutique attendu, et comment dans ce sens les différentes substances de bases réagissent ensemble lors des processus de fusion, de coulée et de recuisson du verre.
C’est à cette tâche que s’est consacré le sculpteur Lucien Turci; ainsi a pu tout d’abord commencer l’élaboration de recettes. Lucien Turci orienta intensément sa recherche sur les différentes substances entrant dans la composition du verre: sable de quartz, soude, potasse, carbonate de calcium, etc … leurs quantités respectives, leurs interactions réciproques et dans quelles conditions celles-ci agissent au mieux en lien avec les oxydes métalliques comme par ex. cuivre ou fer. A cela s’ajoutent les questions touchant à la fusion, avec les différents niveaux de température ou d’oxygénation, ainsi qu’aux processus de recuisson du verre une fois la coulée faite. Pas à pas, avec de nombreuses répétitions, il a pu par cela confirmer ou souvent modifier ses acquis.
est progressivement rempli avec ce mélange de matières premières préalablement préparé. Après plusieurs heures de fusion cela s’est transformé en verre liquide. Suit un temps de maturation durant lequel le verre en fusion est régulièrement mâcler afin de débuller et gagner en homogénéité. Après 24 heures, et parfois jusqu’à 48 heures, le verre dans le four de fusion est prêt pour la coulée. Deux personnes sont pour cela nécessaires: l’une retire le pot incandescent hors du four et coule le mélange de verre liquide sur une table de coulée. L’autre dirige cette table de coulée de façon régulière sous le pot qui est basculé et vidé, ceci pour que le liquide s’étale régulièrement et sans bulles. La coulée doit se dérouler de façon précise et très rapide car le flux de verre liquide durcit en une paire de minutes. La plaque devenue solide, mais encore très chaude (plus de 550°) est ensuite directement introduite dans un four de recuisson où sur une durée de deux jours elle est conduite progressivement jusqu’à température ambiante. La couleur espérée n’est en fait visible que lorsque l’état solide et froid est alors atteint.
Le processus ainsi décrit permet à Lucien Turci de réaliser des plaques de verre ayant 110x65x1,8 cm de dimensions: avec le fer du verre dans des tons de couleurs à la fois «austères» et pleins de force, en bleu, bleu-vert, vert-olive, jaune doré jusqu’à brun-orangé; avec le cuivre des tons turquoise, bleu ou rouge, et avec l’or des couleurs très lumineuses dans des tons doux de fleurs de pêcher, ou pourpre, rouge, violet, lilas et même bleu. De même l’argent, le soufre et les métaux apparentés au fer comme le cobalt, le nickel ou le manganèse permettent des réalisations de verres aux couleurs impressionnantes.